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  • Photo du rédacteurLes instants du temps

Le Temps du confinement

Ce matin j’ai tourné les aiguilles de mon horloge (hé oui, j’ai encore une horloge mécanique). A 7 heures, il était 8 heures.

Mais, pour la première fois depuis longtemps, quelle importance !

Je dois, déjà, faire un effort pour retenir les dates et les jours.

Je n’ai plus d’objectif horaire, plus de réunions, de rendez-vous, un calendrier vide.

Alors, une heure de plus ou de moins !

Pourtant, ces dernières années, le temps m’était compté et il me semblait, même, qu’il y avait une nette accélération.

Une explication donnée par les astrophysiciens (ou des Mayas ?) prétend que notre planète connaîtrait, actuellement, une élévation de sa fréquence vibratoire, qui influencerait notre espace-temps, qui se contracte et perturberait notre sensibilité.

Une autre explication plus prosaïque me dit que le temps s’accélère avec l’âge !

Mais, çà, c’était avant.

Avec le corona, la planète me paraît s’être fatiguée les vibrations en chute libre si bien que le temps s’est ralenti, est devenu élastique. Dit autrement : mes actions n’ont plus de limitation dans le temps.

Les ablutions matinales s’étirent, le petit déjeuner s’allonge, je ne me contente plus des titres des journaux mais parcourent les pages entières, la table pour le déjeuner est prête dès 11 heures, la sieste est quotidienne et prolongée, les livres de plus de 500 pages ne m’arrêtent plus, et, toute activité entreprise peut s’étaler sur plusieurs jours.

Sans limites. J’ai tout mon temps.

Autrefois…je dis, autrefois, car il me semble que la vie pourtant récente se déroulait il y a plusieurs mois ; autrefois, donc, mon épouse et moi-même harmonisions nos agendas toutes les semaines avec mise à jour fréquente. C’est devenu, aujourd’hui, une plaisanterie que de se dire, tous les matins « on fait les agendas ! ».Désespérément vides.

En temps de vacances, le temps n’est pas inoccupé, sa liberté nous autorise à faire différemment de l’ordinaire. Le confinement lui, est un temps entre parenthèses.

La méditation nous invite à vivre le temps présent. Hélas, j’ai le désir de me retrouver dans un futur de plusieurs mois. C’est idiot par rapport à la ligne de vie. Cette vie qui me fait et me défait.

Encore que…le temps est-il linéaire ?

L’mage de la ligne pour représenter le temps domine, en effet, notre conception de la durée. Il y a, en arrière de l’instant, une longueur de temps qui va à l'infini et notre pauvre existence ne tiendra que sur un petit segment de droite, celle du futur ne nous étant pas accessible. Quoi de plus naturel de penser dans le monde judéo-chrétien que le temps est une ligne droite qui va de la Création à l’Apocalypse.

Or, tout est cycle.

Le cycle des saisons, de l’eau, de l’oxygène, du carbone. Le corps n’est maintenu en vie que sur la base du fonctionnement des cycles vitaux. : veille-rêve-sommeil, production cellulaire, cycle hormonal, celui de la reproduction, de la respiration.

Et même il existe un cycle des crises.

Ne dit-on pas que « l’histoire est un éternel recommencement ».

Or, dès l’instant où l’on introduit l’idée même de cycle, on suppose implicitement un mouvement circulaire du temps. C’est ce que pensaient les Mésopotamiens, les Stoïciens, Platon…etc.

La philosophie indienne estime que Le Temps de la Nature est analysé dans des boucles ou spirales qui elles-mêmes contiennent d’autres boucles. Il n’y a ici ni commencement absolu du temps, ni une fin absolue, mais une pulsation rythmique et qu’à chaque jet de dé, une nouvelle combinaison des possibles advient, reprenant les éléments antérieurs pour les disposer autrement.

Voilà qui me plaît. Je reviens au début de 2020 et l’humanité recommence tout, dans un possible différent.

Citation : « Il y a deux sortes de temps : le temps qui attend et le temps qui espère. »

Jacques BREL

Et, petit cadeau, serge Reggiani « Le temps qui reste ».


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1 comentário


berthejean
05 de abr. de 2020

Nos voisins sont âgés. Raymond a 92 ans, la canne de Louisa aide ses 87 ans. Ils sont confinés depuis bien longtemps, très longtemps. Sur le buffet du salon, il y a une pendule d’argent…

L’aventure quotidienne de Louisa est d’aller relever le courrier à la boîte à lettres. Les jours de grande forme, Raymond arrose ses fleurs sur la terrasse. Parfois il tombe et il faut aller le relever. Peut-être jalouse, Louisa tombe aussi de temps en temps. Il faut aussi l’aider à se relever. Une fois ils sont tombés tous les deux, l’un voulant aider l’autre. La pendule ronronne au salon…

Malgré ce tableau attristant, ils semblent vivre heureux. Ils sont heureux d’être à deux. Ils n’attendent pas…

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