Le postillon masqué...et démasqué

Thriller des temps confinés.

Les décès s’accumulaient. Le ou les coupables rôdaient toujours. La panique s’emparait de la population retranchée dans les habitations.

C’est dans ce contexte que l’on avait réuni les meilleurs détectives pour trouver le coupable; dénouer la situation.

Sherlock Holmes et son ami Watson, Colombo, Hercule Poirot se sont retrouvés à Paris, chez Nestor Burma … vautré dans un fauteuil, les pieds sur le bureau.

Watson :

Comment cela a-t-il pu se produire avec une telle intensité en si peu de temps ? Qui peut être coupable ? Nous avons pourtant énormément de témoignages, des indices, des analyses post mortem.

Hercule Poirot

Chaque fois que nous récoltons un renseignement, les choses se compliquent un peu plus.

Sherlock :

Plus nous en apprenons, Watson, et plus le mystère s’épaissit.

Pour en finir, j’aurais dû me mêler à la foule et jouer les appâts.

Watson :

C'est comme ça que vous vous éclatez, vous risquez votre vie pour prouver votre génie.

Qu’en pensez vous mon cher Poirot ?

Moment de silence; Nestor Burma a sorti son whisky ….

Hercule Poirot se lève, lisse sa moustache, fait quelques pas et déclare

Hercule Poirot:

Quoi de plus passionnant que l'activité mentale ! Faites fonctionner vos petites cellules grises. Elles seules dissiperont les brouillards et l'incertitude et vous conduiront à la vérité.

Séparer la question principale de celles qui ne le sont pas, voilà la première tâche d'un esprit ordonné.

Il faut reprendre l’affaire au début ,chercher à qui profite le crime , trouver l’arme utilisée ainsi que le motif.

Repensant à Maigret il termine par une phrase sibylline :

Nous sommes tous des ratés, puisque ça finit par la mort.

Watson :

Il est fort ce Poirot.

Il murmure : Les méthodes d’Hercule Poirot sont les siennes. Ordre et méthode, et «les petites cellules grises».

Colombo : quitte la table et semble vouloir partir:

Veuillez m'excuser, il faut que je prévienne ma femme qu’elle m’attende pas pour le dîner…

encore une petite question... Avons-nous affaire à 1 ou plusieurs criminels ?

Watson :

j’opterais pour un seul car la méthode est toujours la même .

Sherlock:

Quelle drôle de petite cervelle vous avez, vous devez beaucoup vous ennuyer !

Watson Il s’est levé brusquement et va s’isoler devant la bibliothèque. Boudeur, Il rumine et, à voix basse, imite Sherlock):

Je suis Sherlock Holmes et je travaille toujours tout seul car nul ne peut rivaliser avec mon superbe intellect.

Chacun réfléchit. Nestor est parti vers la fenêtre et joue du saxo.

Puis, soudain, Sherlock frappe dans ses mains et , sourire aux lèvres, lance :

Sherlock :

Chers amis, j’ai trouvé le coupable . Il suffit d’analyser les faits et de raisonner. Les constats sont les suivants : l’action se passe toujours dans un lieu de rassemblement, plus de 10 personnes, endroit fermé. Il y a toujours des, prises de parole à voix forte, quelquefois des chants.…….

C’est ainsi que des innocents tuent sans le savoir par l’entremise d’une arme à laquelle personne n’a pensé ….

Sherlock maintient le suspense. Les autres, soudainement concentrés se sont tournés vers lui; Nestor a posé son saxo et re-versé un verre de whisky.

Tous ensemble s’exclament:

Quelle arme?

Sherlock : (triomphant)

Le postillon.

Tous marquent de l’étonnement. Nestor a renversé son verre.

Sherlock leur explique ses déductions et il conclut

Sherlock:

Ca devient lassant que je résolve tout! Colombo se dirigeant, à nouveau, vers la porte :

Quand je dirai ça à ma femme !

La scène se termine sur Colombo et Nestor Burma.

Ils ouvrent la porte , regardent vers le parking.

Colombo, rêveur, la main grattant le haut du crâne s’adresse à Nestor:

Colombo:

Comme le dit ma femme, Peugeot c’est du solide; Si je change ma 403 ce sera pour le cabriolet 504.

Nestor chantonne.

Générique de fin:

https://binged.it/3e96Spp

Les dialogues sont constitués pour les ¾ de phrases célèbres de ces détectives. A vous de les dénicher.

L’intellect de Sherlock n’y était pour pas grand chose dans la résolution de l’énigme. Il avait entendu l’interview que le professeur TROULA avait bien voulu m’accorder.

Propagation du Covid 19, le coupable est donc identifié : le postillon.

Nous postillonnons comme nous respirons. Plus ou moins.

Certains beaucoup plus et souvent, ce sont ceux qui aiment vous parler à 10 cm du visage.

L’interview du professeur TROULA, célèbre virologue-infectiologue – astrologue, permet de comprendre l’intérêt des mesures barrières contre le postillon.

MOI: Dites-moi professeur, quel rapport entre ces mesures barrières et les postillons ?

Pr TROULA: Simple. Quand on parle, on postillonne.

MOI: Tout le monde postillonne ?

Pr TROULA : Une personne sur trois. Plus on parle vite, longtemps, à voix forte compte tenu des distances, plus on diffuse nos postillons largement et à longue portée. Par ailleurs, la prononciation de consonnes telles que « P » expulse l’air et les postillons à l’avant de la bouche.

Je vous signale qu’il existe une video ( NDLR : lien à la fin de l’interview) indiquant la meilleure façon de parler pour éviter ce problème.

MOI: Peut-on éviter ces postillons ?

Pr TROULA: C’est là qu’intervient le masque. Mais, en même temps, le masque amoindrit la compréhension, oblige à parler plus fort, se retrouve trempé, devient inutilisable et provoque l’étouffement et la toux du porteur.

MOI: Y aurait-il, donc, d’autres solutions envisageables ?

Pr TROULA: Deux parades sont possibles pour casser ce cercle vicieux.

La première : Une formation pour adultes, évidemment remboursée par la Sécu, délivrée par les orthophonistes et qui aurait pour thématique « parler distinctement en situation de distanciation avec masque ».

MOI : (intérieurement : Masque…et tuba… expression réflexe, souvenir de voyages avec plongées dans un passé...devenu lointain).

Et la deuxième solution professeur?

Pr TROULA : Elle consiste en la Mise en œuvre d’une appli calculant automatiquement le meilleur rapport entre distance et postillons. Une indication rouge ou verte signifiera l’obligation ou non de porter un masque dans la rue. Cette appli techniquement au point ne pourra malheureusement être mise à disposition du public qu’en 2022, compte tenu des tests en soufflerie, de l’accord des GAFA, et de l’Union européenne, des débats des experts, des polémiques médiatisées, des fake news, des contrefaçons, des délibérations parlementaires, de l’accord de la CNIL, de la RGPD, du Conseil Constitutionnel, des pétitions, de l’achat groupé par l’état, de l’acheminement quelquefois risqué, et, enfin, de l’offre de téléchargement par les mairies avec décharge de responsabilité.

Moi : ce sera le mot de la fin. Merci Pr TROULA (…la itou, ai-je pensé)

Cours à destination des orthoptistes afin de limiter les postillons :

https://binged.it/2WPkdfl

Pour l’instant, il faut donc rester masqué comme nous le propose le fabliau ci-après, datant du Moyen-âge (traduit en français actuel).

Il était une fois des postillons qui dansaient

Au bal masqué…ohé…ohé.

Avec les gouttelettes ils frimaient,

En bulles, en nuées dispersées, ils virevoltaient,

Rien ne leur échappait,

Pas plus d’un mètre qu’ils parcouraient

Disaient les prêcheurs endoctrinés

Oubliant que leurs hôtes salivaient

Parlaient, toussaient, éternuaient

Et, à plusieurs mètres, expulsaient.

Postillons, tournicotez, mais prenez garde au vent

Par commodité, Choisissez le bon alizé

S’il ne pousse plus par devant

Le retour dans la tronche est assuré

Puis, un jour, la pénurie fut reconnue

et des masques par milliers, furent cousus.

Bien ajusté Sur la bouche et le nez, plus d’issue.

Dans les mailles du tissu, prisonnier, vous fûtes retenus,

Quand les masques, en quantité, furent apparus.

Il était une fois des postillons qui étaient bloqués

Au bal masqué…ohé…ohé

A écouter la pandémie créole :

https://binged.it/2TmgC7C

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