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  • Photo du rédacteurLes instants du temps

Le nouveau chemin



J’ai remis le nez dehors, le nez masqué et cherché ma voie dans le monde d’après.

C’est que le Président de la république avait indiqué dans sa dernière allocution :

« il y a un nouveau chemin ».

Je l’ai cherché, sorti ma longue-vue. Sœur Anne (ce n’est pas une allusion à Mme Hidalgo) ne vois-tu rien advenir ?


Rien à l’horizon. Même pas le petit chemin chanté par Mireille, chemin qui lézarde au milieu des noisettes et n'a ni queue ni tête.



A bien y regarder, on devine simplement dans le lointain l’esquisse d’une voie uniquement pavée de bonnes intentions : nouvelle économie plus durable, souveraineté industrielle, écologie, solidarité…

Pour l’instant, le cheminement qui m’apparait est toujours plein d’embûches et largement garni de nids de poules (attention au poulet qui traverse! – post du 28 avril) assez semblable à la chaussée d’avant le tunnel.

C’est comme avant. Ou presque. Ce sont les marqueurs de la vie d’avant qui sont toujours présents et prédominent.

Au plan collectif

- Les ténors politiques sont déjà revenus à leurs potions habituelles, chacun voit dans l’épreuve actuelle la validation de ses thèses, de ses fondamentaux sociaux, et de son échelle de valeurs. Tous savent après coup, ce qu’il aurait fallu faire et demandent des comptes pour, évidemment, savoir comment prévenir toute catastrophe future car

« La prévision est un art très difficile, surtout lorsqu’elle concerne l’avenir ». Pierre Dac.

Les municipales nous démontrent une fois de plus l’agilité (mot à la mode) idéologique des candidats et la haute réversibilité de leurs alliances indéfectibles.


A titre de symbole illustrant les valeurs collectives d’entraide et de solidarité qui seront à la base du renouveau, je ne résiste pas à citer le roi de Thaïlande (on ne peut pas toujours pointer Trump ou Bolsonaro), qui s’est réfugié dans un palace en Allemagne avec son harem dès le début de la pandémie ; un regret : ses confidences de confiné ne sont pas parvenues jusqu’à moi, ni même à Médiapart.


- Après la guerre des masques et escroqueries en tous genres, on sent poindre le conflit des vaccins et, pendant ce temps, les GAFAM se frottent les mains. La mondialisation financière, la constitution de groupes n’ayant de comptes à rendre qu’à leurs actionnaires (et Dieu sait s’ils en rendent) vont toujours bon train ( dernier exemple avec SANOFI qui se moque de l’état français : répartition de dividendes somptueux, aide de l’état pour le développement d’un vaccin, mais suppression de postes ).

Ne parlait-on pas de redonner de l’importance aux services publics, aux commerces de proximité, à l’alimentation locale, au combat contre le réchauffement climatique ? …

Il paraît que l’utopie serait une réalité en puissance …Restons optimistes !.


- La dette publique est, désormais, abyssale. Comme pour la notion d’infini, je n’arrive pas à appréhender le concept :

Parle-t-on de millions, de milliards, de millions de milliards ?

On retrouve nos fameux experts, cette fois-ci, en économie.

Remboursement à partir de 2028, avec une durée de 30 ans, 50, 100, jamais… ? Les états, la BCE, la commission européenne, les banques, les marchés … se prêtent de l’argent à tout va dans un flux qui m’échappe…c’est, sans doute, ce que l’on appelle l’économie circulaire. Je crains me retrouver un jour au centre du cercle.



- Le régime des retraites ne pouvait que participer à cette flambée de risques annoncés en accentuant son déficit selon le nouveau calcul du COR (Conseil d’orientation des retraites). Il faut constater que le COR surgit toujours avec sa calculette et à mauvais escient comme pour rallumer un feu qui ne prendrait pas assez vite, avec des prévisions aussi flexibles que celles de la météo d’il y a 20 ans.

Cette perspective et le retour de la planche à billets font émerger de nouvelles intentions sur l’évolution de ce régime (à l’automne, il n’y aura pas assez de respirateurs pour endiguer la vague de gaz lacrimo accompagnant les manifs.)

Profitons de l’été !

- Institutions : la chambre des députés s’interroge sur l’exercice de sa compétence, le sénat s’oppose, le conseil constitutionnel censure, le conseil d’état rejette, le conseil économique et social …tiens, c’est vrai…que fait-il ? L’honneur républicain et démocratique est, toutefois sauf, car se sont rajoutés un conseil scientifique, une Convention citoyenne qui procurent aux médias des sources inépuisables de polémique.

Apportons, néanmoins, une note plus légère avec l’amendement proposé par des sénatrices se penchant sur l’accès des sites de pornographie aux mineurs; la question était effectivement essentielle compte tenu de la hausse de visites de ces sites pendant le confinement (nous pensions tous que nos petites têtes blondes avaient besoin de l’ordinateur pour suivre les cours à distance !).

Bien sûr, nous eûmes droit aux ergotages habituels: liberté d’expression entravée, désaveu manifeste de l’apprentissage, avantages acquis, droits de l’homme et du con citoyen…


- Emploi : Travailler et produire davantage ; Voilà bien une phrase qui permet la relance, non pas de l’économie, mais de plusieurs semaines de débats sur les chaînes d’infos ; les experts en 35h, re-industrialisation, management, offre ou demande, vont pouvoir occuper le terrain délaissé quelque peu par les élucubrations sanitaires.

Pendant ce temps, les plans sociaux s’accumulent et les travailleurs détachés de Pologne débarquent chez PSA et les saisonniers d’Amérique latine détachés d’une société espagnole cueillent nos fruits dans les Bouches du Rhône en contrepartie d’un apport virologique.

Travailler davantage, plus, gagner moins, plus …simplement vouloir et pouvoir travailler, ce serait pas mal !

Au plan individuel

- Les coups de fil émanant d’on ne sait où, me proposant mutuelle avantageuse, gains mirifiques ou isolation gratuite ont repris pendant l’heure du déjeuner.

Signe indiscutable du retour à la vie normale.

- Il a également fallu déclarer les impôts. Si j’ai bien compris, je dois déclarer en 2020 ce que j’ai déjà payé en 2019, en vérifiant les avances faites par le trésor relatives au crédit d’impôt pré-calculé et corrigé en début 2020 ; en simplifié, il me faut remonter à la source de mes calculs 2020 pour 2019, en prévision de 2021, de pré-paiements et paiements 2020 …ou 2019…ou 2021 ???. Qui ose prétendre que l’on ne fait pas confiance à l’Etat et ses développeurs en informatique.


Mais, surtout, le retour aux origines du monde d’avant s’est manifesté par une éruption sociétale, médiatique, politique, historique, qui nous a fait comprendre qu’il fallait fermer les parenthèses du confinement.

Cela a commencé par un message de Facebook m’annonçant que mon statut avait été modifié.

Compte tenu de la rumeur médiatique ambiante, j’ai pensé que ma statue avait été déboulonnée.

Je ne savais même pas que j’avais une statue quoique je le méritasse (comme Mathis – post du 18 juin - , je suis inquiet devant cette conjugaison !).

Nouveau fait de société, on n’a pas vraiment repris le travail que déjà on déboulonne, on «déplaque» les rues. La poste invite à contourner les adresses de type rues Colbert ou Jules ferry ou Schoelcher. Pour éviter toute discussion historique ou mémorielle on pourrait numéroter les rues, mais des inscriptions en chiffres arabes apporteraient-elles la sérénité souhaitable ?

Des cartes du jeu Magic sont retirées, Uncle Bens ne riz plus, y’a plus bon Banania, « Autant en emporte le vent » s’autocensure et il est recommandé de se précipiter vers « Tout simplement noir » de JP ZADI; L’interrogation persiste concernant Tintin au Congo.

Certaines situations, autrefois banales, peuvent, désormais, dégénérer :

- dans un bar, peut-on commander un petit noir ?

- dans une pâtisserie, les têtes de nègres sont-elles encore commercialisables ?

- Est-il raisonnable d’écouter Jonnhy chanter «noir, c’est noir » ?

- Peut-on, sur un plan strictement artistique, ne pas apprécier le jeu d’acteur de Omar Sy?

Pour ma part, en signe divinatoire de repentance, j’ai visité l’ile de Gorée il y a quelques temps lieu d’emprisonnement et d’embarquement des esclaves au sénégal).

Tout le long de la visite je me suis excusé mentalement (les deux genoux à terre) pour les exactions de mes ancêtres (même si les miens n’y étaient pour pas grand-chose) et des « collaborateurs autochtones ».

Je baissais les yeux devant le guide qui m’assénait des vérités historiques insoutenables.

Je n’ai relevé la tête que lorsque le commerce local s’est rappelé à mon porte-monnaie et m’a offert l’absolution par l’entremise de charmantes entrepreneuses qui proposaient des babioles et colifichets purificateurs.


Le sujet du racisme est trop important et trop clivant pour ne pas le traiter avec humour… noir, évidemment.

Pour sourire, (sourire, vraiment ?) le maître en la matière, P Desproges les rues de Paris ne sont plus sûres :


Abattre des statues, est-ce la solution ? ne vaudrait-il pas, plutôt « abattre les murs de l’ignorance et de l’étroitesse d’esprit » selon les mots d’Engela Merkel devant les étudiants d’Harvard .

Je signale, à cet égard, un excellent article du site Hérodote

« Autant dire que si nous voulons honnêtement classer et hiérarchiser les horreurs de l’Histoire, nous ne verrons aucune corrélation entre leur niveau d’intensité et la couleur de peau ou la religion des victimes et des bourreaux. ».

On pourrait également réfléchir à la vie aventureuse de Toussaint Louverture , héros de l’indépendance de Saint Domingue – Haïti, et, néanmoins, employeur d’esclaves noirs.



Evidemment, en ce début de déconfinement, il fallait aussi donner le signe principal, essentiel de la renaissance : le rituel de la manif du samedi. Nouveauté néanmoins elles sont actuellement interdites mais tolérées. La créativité administrative n’a pas de limites.

Ces dernières manifestations mélangent des objectifs louables et d’autres plus obscurs, anti racisme, violences policières, slogans antisémites, haine de la France…et se terminent classiquement, y compris la marche logiquement revendicatrice du personnel soignant, par des affrontements avec les black blocs.

Les commerçants qui étaient ravis de rouvrir leurs magasins ont dû les refermer. Ils peuvent, désormais, ouvrir le dimanche mais fermer le samedi !

cette manif du samedi étant devenue l’incontestable démonstration de la vitalité de notre démocratie directe, je suis surpris que la Convention Citoyenne n’en ait pas demandé l’inscription dans notre Constitution.

En définitive, l’autoroute du monde d’après ressemble encore à un mirage, les péages seront nombreux et le GPS bien utile.

- Sœur Anne, ne vois-tu, toujours rien advenir ?

- Pour l’instant, comme on nous invite à penser nos vacances en France, je ne vois rien d’autre que la nationale 7:


L’un des sujets abordés m’a rappelé Lily et Pierre Perret




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5 Comments


mail
Jan 12, 2021

Intéressant, l'ambivalence de Toussaint Laverdure... comme quoi, kill your idols, ou plus anciennement, si tu croises le Bouddha tue le Bouddha : personne n'est parfait et savoir considérer une personnalité (historique ou contemporaine) dans son entièreté, loin d'un manichéisme tout blanc ou tout noir (oui oui, je sais...) reste essentiel.


Sur ce, je poursuis mon rattrapage !

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berthejean
Jul 02, 2020

Pour Marymailto (et les autres...)


C'est l'histoire d'une trêve

Que j'avais demandée

C'est l'histoire d'un soleil

Que j'avais espéré

C'est l'histoire d'un amour

Que je croyais vivant

C'est l'histoire d'un beau jour

Que moi petit enfant

Je voulais très heureux

Pour toute la planète

Je voulais, j'espérais

Que la paix règne en maître

En ce soir de Noël

Mais tout a continué

Mais tout a continué

Mais tout a continué


https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=zZKIgj0lEyo


Non, non rien n'a changé!

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marymailto
Jul 01, 2020

NON, non, rien n’a changé !

Un nouveau big bang ? Remplirait-il l’énorme trou créé dans les finances ?

L’avenir espéré lumineux est devenu sombre … noir, même !

Heureusement, la vie a redémarré.

Hélas comme avant. Chacun s’est re mobilisé sur SA cause essentielle !

Car il faut des causes à défendre, alors on pétitionne pour

- sauver Maurice le sanglier (3334 signatures)

- demander justice pour Moustik, un York mort en 2017 (13724 signatures)

- réclamer la prison pour le « chasseur » ayant tué un griffon (55 946)

et aussi contre

- les violences faites aux animaux, (20 000) et (29500) et les abandons (8200)

- les aquariums trop petits (11600)

- la misère des chats errants (26000)

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papapapous
Jun 29, 2020

Les troublants trous blancs ne sont que les ultimes lueurs des lunes toujours promises et toujours englouties dans les trous noirs d’organismes encombrés de trouducs.

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berthejean
Jun 28, 2020

Le complot des trous noirs.

En astrophysique, un trou noir est un objet si compact que l'intensité de son champ gravitationnel empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper.

De tels objets ne peuvent ni émettre, ni diffuser la lumière et sont donc noirs.

Un trou noir engloutit toute la matière qui se trouve à sa portée. Nous l’avons vu, rien n’en sort. Le trou noir, super massif, au centre de notre galaxie, la voie lactée, aurait une masse de quatre millions de fois la masse de notre soleil. Mais dans l’univers il existe beaucoup d’autres trous noirs, parfois beaucoup plus petits. A proximité du système solaire, il y aurait un trou noir qui n’aurait qu…

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