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  • Photo du rédacteurLes instants du temps

La danse des cookies



Je suis bien entraîné, au corps à corps quotidien, avec mon ordinateur, ma tablette, mon smartphone. Leur pouvoir de manipulation étant bien connu, il faut, jour après jour, dompter la machine qui se rebelle, récalcitre et se rebiffe au moindre relâchement

de notre part.


C’est que ces objets dotés d’intelligence artificielle ou de perversité véritable, regimbent fréquemment :

- ils décident unilatéralement de la mise à jour de leur version souvent obsolète dès qu’elle est mise sur le marché,

- ils suggèrent les mots avant que l’on y ait réfléchi, ce qui peut générer quelques phrases étonnantes !

- ils rappellent les tâches de la journée avant que l’on ait pris son premier café,

- ils faufilent des indésirables en dépit de la boîte à spams ou autres logiciels de protection. A cet égard, mon ordinateur est tellement bardé d’anti-tout qu’il ne démarre qu’à grand peine, comme à regret et poursuit une course de lenteur qui me brouille les nerfs,

- ils sont prompts à se jeter sur notre identifiant et mot de passe pour, paraît-il, améliorer notre confort de navigation,

- Ils nous abreuvent de questions indiscrètes : « Voulez-vous des notifications ? puis-je vous localiser ? Puis-je utiliser votre micro ?





Tout cela nous occupe un temps indéfini, mais certain. Pourtant, l’asservissement à la machine est, encore, acceptable, tolérable. Quoique…


C’est en ouvrant le premier site internet que l’hallali se précise, que le KO devient inéluctable.

- De la droite surgit la proposition de newsletter,

- Avec le premier titre, que l’on n’a pas eu le temps de lire complètement, apparaît l’offre privilégiée d’abonnement,

- la lecture commencée, jaillit un grand carré central annonçant quelque événement à ne pas manquer…





Mais, surtout, il y a quelques temps, est apparu l’implacable RGPD, suivi de sa cohorte de cookies.

Précaution préalable : il ne faut pas confondre, comme cela arrive trop souvent, RGPD avec LGBT. La première fois qu’un site internet tout à fait honorable, m’a proposé de s’occuper de ma vie privée et, qu’à ce titre il m’offrait plusieurs options et un choix de partenaires, j’ai été surpris. Confondant avec LGBT, je trouvais bizarre l’étendue de leurs investigations et cette intrusion dans la connaissance de mes données intimes. J’ai vite rectifié mon erreur, pestant contre la multiplicité des acronymes et abréviations.



Donc, qu’est-ce-que le RGPD ?


C’est une abréviation (à ne pas confondre avec acronyme ) signifiant « Racolage Générant la Pub a Domicile ». Je crois qu’il existe une autre définition plus classique et officielle, mais, celle-ci est plus représentative de la réalité.


Dès que l’on s’aventure sur Internet, le RGPD nous alerte, nous interpelle, nous oblige, exige une réponse.

Longtemps j’ai résisté. Combattant de tous les instants. J’ai tenu bon sous les cookies qui me prévenaient de ma future capitulation.

Mais, je ne me suis pas rendu en rase campagne.


Les premiers temps, je paramétrais. Je donnais mon accord pour les cookies de bon aloi, de bon fonctionnement du site, mais je refusais , avec beaucoup d’autorité, les partenaires proposés, imposés. Le compromis me semblait équilibré, mais, la pression fut intense.


En effet, il fallait décocher une à une les enseignes associées dans cette mafia commerciale. Des pages entières. Pire, certains sites particulièrement agressifs me ressortaient régulièrement les partenaires que j’avais précédemment déjà biffés.


Certains sites préférant la diplomatie au conflit m’ont alors proposé la rubrique « tout refuser » ce qui m’évitait de « cliquer » la cinquantaine de partenaires un à un. Mais, pas si simple, le bouton « tout refuser » ne se trouvait qu’après plusieurs investigations et quelques clics.


J’ai cru également, trouver la parade définitive en jouant de la protection super augmentée de mon navigateur et en m’associant avec des logiciels amis qui masquent le RGPD.


Gagné. Le RGPD a disparu.


L’armistice fut, cependant, de courte durée. La bannière de bas de page, est désormais remplacée, plein écran, par un placard à cookies. J’avais une autre interprétation du cookiebar…

Impossible de le contourner, d’y échapper. Et je ne sais plus que sont devenus les partenaires commerciaux. Et, quasiment, les vidéos avaient disparu et, des articles, je n’avais plus que les titres !


Alors, épuisé, j’ai donc succombé et craqué. Le RGPD n’aura pas eu plus de succès que la ligne Maginot. Je cédais et tombais dans le panneau des préférences publicitaires.



Aujourd’hui, J’accepte tout.


Le bandeau RGPD a disparu, mais le bal des cookies est présent plus que jamais. Les cookies m’entourent, tourbillonnent, m’assiègent,, m’enlacent, me font perdre la tête…



Si, auparavant, toutes mes données étaient utilisées, triées, revendues, je ne le savais pas. Ou, faisais semblant de ne pas le savoir. Désormais, c’est la servitude volontaire, j’accepte le viol permanent, j’accepte être mis à nu, j’accepte des partenaires inconnus, j’accepte ne plus être qu’une marchandise.

Et le tsunami publicitaire déferle, s’infiltre chez moi par chaque interstice de communication.


En radio, 4 tranches de pub pour 2 tranches d’infos. Cela me rappelle le pâté d’alouette …Pour asséner un maximum de réclame, certains spots se terminent par une logorrhée inaudible : un maximum de mots en un minimum de temps. Ridicule. D’autres font leur apologie 20 fois dans la même heure. Un mantra peut –être ?.


En ce qui concerne la TV, il suffit de rappeler les propos de Patrick le Lay au début de TF1 « il faut que le cerveau du spectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. »

Mission accomplie. Le cerveau n’est plus disponible, il est capté, séquestré, offert à l’addiction consumériste. On ne se précipite plus aux toilettes pendant la pub si souriante, mais pendant les infos si anxiogènes.


N’oublions pas les appels téléphoniques, généralement, en plein repas.Combien de repas refroidis pour cause de pompe à chaleur, économie d'énergie et autre mutuelle...


Soyons lucides : la pub nous traque, nous a à l’usure, finit, toujours, par obtenir qu’on lui dise « oui » juste pour avoir la paix.


N’est-ce pas Jacques Dutronc !


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2 Comments


janinemeurin
Mar 21, 2023

Jolie histoire ... plus personne ne regarde personne. Rivé à l'écran du smartphone, les rencontres sont impossibles ... mais des futés ont remédié à ça... Meetic, Disons demain, et beaucoup d'autres organisent les rencontres. Où ça ? sur écran, évidemment. Le coup de foudre via écran, existe t-il ?

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berthejean
Mar 21, 2023

C’était bien des années avant l’avènement d’Internet et même des ordinateurs personnels.


Le seul réseau qu’Augustin PICON connaissait était celui du Métro Parisien. Il le connaissait même très bien. Enfin, il le connaissait surtout entre l’église de Pantin et le quai de la Rapée.


Entre la gare du Nord et la gare de l’Est, deux DUBO, deux DUBON et deux DUBONNET.

Deux DUBO, deux DUBON et seulement un DUBONNET entre la gare de l’Est et Jacques Bonsergent.


Augustin PICON prenait le métro pour aller et revenir du travail, tous les jours de la semaine sauf le dimanche. Augustin comptait, comptait et comptait. Il connaissait par cœur le nombre de DUBO, de DUBON et de DUBONNET sur son trajet.


Quarante-deux DUBO,…


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