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  • Photo du rédacteurLes instants du temps

J’dis ça, j’dis rien !




Avec ce temps redevenu d’automne, j’ai une légère constipation des neurones, ils se tournent les pouces. Du coup, je reviens vers vous avec des phrases toutes faites, des expressions actuelles ou d’autrefois.

Le dictionnaire des expressions en compte plus de 5000. Du coup, il m’a fallu faire des choix pour vous en livrer quelques-unes ; du coup, il m’a fallu dégoter celles qui étaient trop bien et, en même temps, éviter celles trop pas super. Voilà.


(J’espère avoir suffisamment abusé des expressions à la mode dans cette introduction !)



Du coup, j’aurais envie de vous dire que les expressions, aussi, évoluent, selon les époques, les territoires, les communautés.

En voici divers exemples, et … « c’est parti, mon kiki » (à l’origine, par cette expression, les prostituées signalaient à leurs collègues qu'elles avaient réussi à convaincre leur cible et qu'elles disparaissaient temporairement avec elle).


Commençons par quelques anciennes expressions pas encore complètement tombées en désuétude et qui rappelleront les interpellations de nos grands-mères (qu’il ne faut surtout pas pousser dans les orties, encore que cela pourrait avoir quelque vertu sanitaire contre l’arthrite, la tension artérielle, la glycémie et le cholestérol).



Citons, au hasard Balthazar :

- Tu es fagoté comme un as de pique

- Arrête de raconter des carabistouilles

- On ne va pas attendre jusqu’à la saint Glin Glin

- Ne te monte pas le bourrichon

- Tu risques de te casser la margoulette

- T’es pas en sucre

- c’est kif kif bourricot

- N’en fais pas tout un fromage

- Tu fais une tête de six pieds de long

- A force de boire à tire-larigot, Il est bourré comme un petit Lu

- On n’est pas aux pièces

- Tu files du mauvais coton

- A toute berzingue

- Cela ne fait ni une, ni deux

- Péter plus haut que son cul

- Pas la peine de chercher midi à 14h


Cool ! C’est que du bonheur ! j’imagine ma grand-mère au fourneau, la soupe qui embaume, la table et sa toile cirée, les pots de confiture, le carillon qui dit oui, qui dit non.


Pour s’extraire de cette nostalgie du temps passé, poursuivons, abruptement, par des expressions argotiques. Elles sont généralement très imagées et leur sens profond n’est pas toujours évident pour les non-initiés.

La preuve :

1 - Changer l’eau des olives

2 - Avoir le bouchon ficelé

3 - Avoir les châsses bordées d’anchois

4 - Consoler son café

5 - Etre chauve de la gueule

6 - Marquer midi

7 - Tondre la banquise

8 - Bouillir d’apathie

9 – Ramer des gencives

10 - Déraper sur ses pantoufles




Vous n’avez pas deviné leur sens profond ? Vous donnez votre langue au chat (A remarquer, qu’auparavant, on disait, comme Mme de Sévigné "Jeter sa langue aux chiens" ce qui était plus viril et moins ambigu !).

Voici les significations :

1 – Uriner (pour les hommes, bien sûr)

2 – Etre constipé

3 - Avoir les yeux au beurre noir.

4 - Y ajouter de l’eau de vie, ou tout autre alcool.

5 - Ne plus avoir de dents.

6 Avoir une érection

7 - faire un travail inutile

8 - la paresse

9 - Parler pour ne rien dire

10 - se lever du pied gauche (gauche' se disait autrefois 'senestre', mot qui a la même origine que 'sinistre'.)


Pas si simple de manipuler ces expressions avec justesse d’autant que la langue argotique, populaire, familière, coquine, multiplie les formulations :

Si je souhaite exprimer que « je n’ai pas les idées claires» j’ai le choix entre :

Les nébulosités de l'esprit

Avoir du smog sous les tifs

Pas là sous la perruque.

De la brouille-bouille.

Avoir du fromage blanc dans la tête.

Il neige sous le scalp...

Oublier sa tête sous l'oreiller.

Avoir des bulles sous le plafond.

Avoir du cambouis collé aux méninges.

Avoir la vitesse au point mort.

Avoir des glouglous dans la tête.

Avoir du cirage dans le ciboulot


Dans le même genre, « avoir de la chance » peut se dire :

Avoir de la veine

Être né sous une bonne étoile.

Etre né coiffé

Avoir la baraka

Avoir une veine de cocu

Avoir du bol, du fion, du cul.

Expressions identiques car qu’autrefois, le bol signifiait le cul et on ne peut rater cette fine expression « en avoir ras le bol c’est quand on en a plein le cul ! Plus élégant, aujourd’hui, on en a ras la casquette.

Avoir le cul bordé de nouilles

Vous aurez remarqué que ces dernières expressions m’ont entraîné irrésistiblement sur un chemin glissant, bordé de considérations égrillardes, mais, que voulez-vous ? Chassez le naturel, il revient au galop.

Donc, avoir le cul bordé de nouilles. En voilà l’origine. Dans les prisons, il est parfois dit que proposer des faveurs sexuelles permet d’avoir des avantages auprès des autres prisonniers et donc d’avoir de la chance. On comprend alors rapidement à quoi correspond la nouille

qui borde le cul.



Je ne sais pas s'il y a un réel 'fondement' à cette version.




Sur le même thème, légèrement scabreux, certaines expressions sont éloquentes et démonstratives. Leur signification d’origine, toujours gaillarde, n’a rien à voir avec leur sens actuel d’où une certaine prudence dans leur utilisation.

- Se faire passer la bague au doigt ( la version ancienne, que l’on peut imaginer, n’est pas du tout romantique)

- Reprendre du poil de la bête (autrement dit : remettre le couvert !)

- On n’est pas là pour enfiler des perles ! Cette citation de Rabelais dans Gargantua, ne laisse aucun doute :

« O, dist Spadassin, par Dieu, voicy un bon resveux ! Mais allons nous cacher au coing de la cheminée, et là passons avec les dames nostre vie et nostre temps à enfiller des perles ou à filler comme Sardanapalus. Qui ne se adventure perd cheval et mulle, ce dist Salomon. »

- Se chatouiller le poireau. Encore chez Rabelais, en parlant d'un vieil homme encore vigoureux côté gaudriole, il en dit qu'il est comme le poireau : la tête blanche et la queue verte.

- Avoir d'autres chats à fouetter. Alain Rey dans son dictionnaire des expressions souligne qu’il est probable que fouetter n’est pas un équivalent innocent de battre mais provient de foutre ; quant au chat, il s’est féminisé au 19°siècle.

- Tremper son biscuit. Cette expression est une évolution de l'ancienne expression "tremper son pain au pot". Il est possible que le 'biscuit', vienne du vieux terme 'bistoquette', ce qui lève toute ambiguïté.

- A la mords moi le nœud (ou le jonc). En argot, ces termes désignent la virilité masculine. Il s’agirait, donc, d’une gâterie mal effectuée.

- Jeter le bébé avec l’eau du bain. Pour éviter « le pépin », les femmes tentaient une méthode contraceptive approximative. Elles lavaient leurs parties intimes, juste après un rapport sexuel.



En revanche , « En voiture Simone » n’est pas une invitation graveleuse.

Simone Louise de Pinet de Borde des Forest, fut la première participante avec succès, aux courses automobiles dès 1930. Rappelons que l’expression complète et de haute tenue lancée par les pilotes masculins lors des rallyes est "En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonnes !".




Simone fut également la voix de la SNCF et l’animatrice d’ Intervilles avec ses 2 compères Léon Zitrone et Guy Lux dont on ne peut oublier cette mémorable ( !) chanson qui suscitera bien des souvenirs.


Tu l’as dit, bouffi !!


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1 Comment


berthejean
Mar 19, 2023

Maître ou Maîtresse ?


Décidément la langue Française est pleine de surprises et d’occasions de s’interroger sur ses règles et ses évolutions.


Ce matin, une Amie nous téléphonait. Elle parlait avec mon épouse et j’écoutais d’une oreille distraite. Je suis cependant sorti de mon état semi-comateux du dimanche matin quand je l’ai entendue dire le mot maitre-nageuse (elle parlait de ses récentes vacances sur une île Méditerranéenne, si mon semi-coma n’a pas trop altéré le sens de la conversation).


Intrigué je me réveille complètement et mes interrogations commencent. Ah tiens, oui, le féminin de maître-nageur est donc maître-nageuse ? Je n’y avais pas pensé. Mais est-ce bien sûr ?


Y-a-t-il vraiment un féminin à maître-nageur, ou s’agit-il de cette nouvelle…


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