Décompression

Les barrières sanitaires ont été levées en trop peu de temps. Les paliers, en durée et en rythme, n’ont pas été suffisamment respectés et un déconfinement trop rapide peut entraîner le danger d’un accident de décompression. Il est à craindre que la très chère liberté libérée ne nous soit montée au cerveau.

La démence est en marche, le déséquilibre mental nous guette, les premiers clusters de folie font leur apparition et … la contagion m’a touché.

Je suis atteint, devenu « cas contact » du délire universel. Les propos abracadabrantesques qui suivent n’en sont que le pâle reflet.

Commençons par le foot car il est, actuellement, difficile d’y échapper. Peu rebelle, je me suis soumis, donc, à ce spectacle sportivo-financier chargé de divertir les peuples.

Tous les soirs, face à l’écran, je sacrifie aux rites singuliers qui accompagnent cette attraction. Certaines coutumes nous viennent du siècle précédent. Le véritable supporter, tout de bleu vêtu, klaxon à portée de main, s’entoure des nécessaires revitalisants que sont les merguez et les bières. D’autres rituels, très récents, soutiens symboliques des défenseurs des grandes causes universelles, sont devenus incontournables.

C’est ainsi qu’avant le premier coup de sifflet, je mets un genou par terre, plus exactement sur un coussin réservé à cet effet, marquant, par ce geste téméraire, mon indéfectible appui à la cause du moment.

Autre soutien dans l’air du temps : je ne regarde que les matches dont les commentateurs sont des commentatrices et j’ai établi le palmarès du onze féminin des commentatrices. Cette nouvelle addiction n’est, toutefois, pas sans risque. Si leurs connaissances de la technique footballistique est indéniable, l’imitation des commentateurs sud-américains, version féminine dopée aux décibels, peut nous les briser… je parle des oreilles.

Couper le son n’étant pas discriminatoire, je conseille cette manœuvre sous peine de surdité temporaire.

Ceci étant, leur enthousiasme sonore reste dérisoire à côté de l’agitation enfiévrée, la gesticulation loufoque des commentateurs de l’Equipe TV. Spectacle hilarant et accablant que je recommande … une fois, par curiosité.

Il faut admettre que ces vociférations ne sont pas anormales car les enjeux du foot sont énormes.

Dès que le match commence, concentration, tension palpable, anxiété. Et … après 15 minutes sous pression, la 1° question est enfin délivrée. Pendant que la partie se déroule, dans l’indifférence générale, le commentateur annonce que l’on peut gagner un quart de million d’euros si l’on donne la bonne réponse à la question suivante :

« Quel est le joueur français, devenu entraîneur, dont les initiales sont ZZ ».

Bingo, je sais. Comme 5 millions de fans, férus de ballon rond, je me précipite sur mon smartphone !!!!!

En vérité, on peut se demander si ce n’était pas mieux, ou plus délirant, lors du pic de la pandémie quand une équipe perdait sur le score de 37 à 0. Je vous assure qu’il ne s’agit pas de rugby comme le score le laisserait penser.

Commentaire désabusé de l’entraîneur :

“Seulement sept joueurs volontaires sur le terrain au coup d’envoi. Surtout s’ils évitent les contacts avec leurs adversaires, n’attaquent pas et restent alignés sur leur ligne de but quand les joueurs adverses approchent”.

Le foot était déjà l’opium du peuple. La pandémie semble en avoir multiplié les effets, les méfaits.

Il n’y a pas que le ballon rond qui ne roule plus très rond, il en est de même pour la société. Voici deux exemples de ce déséquilibre sociétal.

Constatant l’inquiétude de la Suède à propos de la dysphorie de genre qui est devenue une pathologie de masse, j’ai questionné un(e) ami(e), militante intersectionnelle, homosexuelle, vivant en trouple et qui fut auparavant un homme. Malheureusement, elle a dévié le propos en me questionnant sur mon attitude jugée raciste, racialiste, suprématiste, survivaliste, néo féministe primaire, forcené du multiculturalisme, islamo compatible ……j’hallucine ! Mes neurones papillonnent !

Et que penser de la dernière polémique au Royaume Désuni ?

Suite à l’article « So British » , voici, comme une Piqûre de rappel une nouvelle manifestation de la perfidie anglaise.

Plus de deux cents ans après sa mort, la mère du féminisme britannique, Mary

Wollstonecraft a eu droit à l’installation d’une statue dans un parc londonien. Mais, scandale, elle y est représentée entièrement nue.

Perversité machiste pour un symbole du féminisme.

Beaucoup ont pointé le fait que peu d’hommes de sa stature auraient été représentés dans leur plus simple appareil. « Les vêtements l’auraient restreinte et sa vie sulfureuse dans une époque victorienne l’a rendue culottée à jamais ! » a déclaré la sculptrice. Controverse ou humour anglais ?

La langue française fait également, l’objet de délires et embrouillements.

Les Suisses, dont le sens de l’humour est bien connu, ont décidé de l’assouplir ( !). Les chapeaux tombent de haut, les tirets se tirent et les double LL perdent une L.

« On ne grelotte plus, on grelote lorsqu’il neigeote. On n’interpelle plus, on interpèle la dentelière . Les guiboles perdent un « l » comme les giroles mais pas la folle, ni la colle, encore moins si elle est molle.

Chapeau bas à tous les circonflexes qui coiffaient les « i » et les « u » : la boite, l’abime et la croute se retrouvent têtes nues. Le pingpong, la bassecour et le piquenique perdent leurs tirets que l’on retrouve par contre dans tous les chiffres composés ».

Je ne sais pas ce qu’en pense la Wallonie ( la Voualoni)?), quant à la république démocratique du Congo, qui compte le plus grand nombre de francophones, elle a décidé depuis longtemps de « suppimé » les R.

Pôvre langue française déjà soumise aux raccourcis des SMS et aux errements de l’inclusion.

De façon plus inquiétante, le désordre stratégique mondial est en marche. Si Biden a tenté de faire les gros yeux à Poutine, celui-ci devrait surtout se méfier de l’étrange opposition intérieure de la Russie : les poupées et les brosses de toilettes.

Poutine, t’es foutu, les poupées sont dans la rue

Pour contourner l'interdiction de manifester leur opposition des militants russes ont eu une idée : faire des manifs de poupées avec mini-banderoles à la clé ! Des bonshommes Lego, des cadeaux Kinder, des Barbies, des Kens et quelques Polly Pockets brandissant des mini-banderoles hostiles au régime ont fleuri, dans tout Saint-Pétersbourg, sur des trottoirs, posés sur les lampadaires, au bord des fenêtres !

Plus violent, encore. « yorchik » !! Depuis que les russes connaissent le prix de la brosse à WC de la datcha de Poutine – 700 euros - celle-ci est devenue un symbole de ralliement pour les manifestants.

Poutine en tremble encore !

La politique étrangère devient bien étrange. Le monde d’après semble encore plus fou que le monde d’avant.

Ou, alors, est-ce moi qui suis victime des ravages hallucinogènes de ce déconfinement trop rapide avec décompression sévère ?

Vraisemblablement besoin de repos.

Vraisemblablement besoin de quitter mon clavier et arrêter de vous conter des calembredaines. Cet article en donne la preuve avec ces informations en vrac, de bric et de broc.

Partir, voyager, s’isoler…J’ai le choix entre :

- Parcourir l’Europe en vélo solaire dans le cadre du Suntrip.

- Méditer au creux d’une île déserte.

- Rejoindre cette délicieuse ville au charmant nom, plein d’espérance touristique : Fucking en Autriche. Cette destinée prometteuse est déjà courtisée par une plate-forme, relativement impudique, qui offre un abonnement gratuit aux habitants du village dans le cadre d’une campagne publicitaire. All inclusive ! On peut y craindre le tourisme de masse.

Barjos, je vous dis, nous devenons barjos.

Même le camping-car classique et sobre qui a longtemps séjourné devant chez moi a revêtu sa parure psychédélique.

Que cela, toutefois, ne nous empêche pas de partir en vacances, celles de gérard lenorman ou de Dorothée (selon notre choix de nostalgie !).

Profitez de ce temps d’accalmie car ça ne durera peut être pas….

Les Instants du temps vous souhaitent de bonnes vacances et espèrent vous retrouver à la rentrée.

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