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  • Photo du rédacteurLes instants du temps

Comment ça va?



Approche plus conviviale que le simple « bonjour », cette question n’attend pas forcément de réponse… sauf en cette période !


C’est la première formule que maitrise un étranger, au point qu’elle remplace quasiment « bonjour », sans doute parce que, contenant plus de mots elle traduit une volonté d’intégration.

Cette entrée en matière est très partagée dans le monde (como estas, Это нормально, come va, Ua maikaʻi, E in regula... ). Elle reflète les différentes cultures. En guise de réponse, les français s’accommodent souvent d’un « ça va …ça va… » peu enthousiaste, alors que l’Amérique du Nord (en temps ordinaires !) se veut plus positive «super…et toi ?».


En réalité, cette question n’appelle pas de réponse. Après l’avoir posée, beaucoup continuent leur chemin sans attendre une véritable réponse relative à votre santé, votre humeur. Les linguistes appellent ce type de mot ou de phrase "la fonction phatique du langage". Des mots comme "Eh ben", ou "Voilà, voilà, voilà" , dont le sens propre n’apporte rien à l’échange, à la conversation. Ce sont des mots que nous utilisons pour mettre de l’huile dans les rouages, du lien social.

Il en résulte un grand étonnement quand vous répondez «Pas très bien » ou, au contraire «Toujours mieux quand je vous vois, merci! ». Le questionneur, déjà éloigné de 2 mètres, fait volte-face, surpris, embarrassé, décontenancé, et une relation moins désinvolte peut éventuellement s’engager.


A une époque, agacé par ce questionnement d’interlocuteurs qui n’avaient aucune raison de se préoccuper de ma santé, ni de mon humeur, je répondais « Merci de votre inquiétude». Surprise garantie. D’autres risquent «Pourquoi, t’es docteur ? ».


Parce qu’elle est cocasse, la légende concernant l’origine de cette locution est assez connue: elle daterait de la fin du moyen âge avec les débuts de la médecine grand public. A l’époque l’indicateur essentiel de la santé étaient les selles. La question « comment allez-vous? » renvoyait directement à la consistance, l’odeur et autres caractéristiques de la défection de l’interlocuteur. On dit que l’humeur de la Cour dépendait largement de la réponse de Louis XIV, souvent porteur de maladie.

Cette étymologie scatologique, amusante, ne semble toutefois pas exacte car, selon les historiens, on n’en trouve aucune justification sérieuse. Dommage.


Cette expression est, ensuite, entrée dans le langage commun et a même, dans la moitié du 20° siècle, servi la cause publicitaire.




- Il y eut la marque « ça va seul » pour différents produits allant de l’encaustique, au cirage, au vernis, aux abrasifs pour le métal.

Voir le lien vantant les mérites de l’encaustique et du cirage dans une version de 1955.











- L'Équipe cycliste Flandria - ÇA VA SEUL est une ancienne équipe cycliste belge professionnelle, qui eut son heure de gloire durant la saison 1979.

- Lors de courses hippiques, un hongre de 3 ans porta ce nom : « ça- va – seul ».






-Saint Yorre avec le slogan « ça va fort »,








Si la réponse classique à la question est du genre «bien, merci, et vous-même », on peut trouver de nombreuses variantes selon la personnalité du répondeur. En voici quelques exemples (à compléter).




Comment ça va ?


Œdipe : la question est complexe.

Pythagore : tout est d’équerre.

Socrate : Je ne sais pas.

Hippocrate : tant qu’on a la santé.

Léonard de Vinci : se contente de sourire…

Galilée : ça tourne rond !

Descartes : bien, je pense !

Spinoza : bien, en substance.

Newton : la question tombe à pic.

Vivaldi : ça dépend des saisons.

Franklin : du tonnerre !

D’Alembert et Diderot : impossible de répondre en deux mots.

Kant : question critique

Casanova : tout le plaisir est pour moi.

Sade : foutrement bien !

Marat : ça baigne !

Hegel : au total, bien !

Beethoven : en sourdine.

Paganini : allegro ma non troppo

Poë : extraordinairement bien.

Darwin : on s’adapte.

Marx : ça ira mieux demain.

Nietzsche : par-delà le bien, merci.

Freud : et vous ?

Marie Curie : je suis radieuse.

Proust : donnons du temps au temps.

Einstein : relativement bien.

Picasso : cela dépend des périodes

Dracula : j’ai de la veine.

Cyrano : A vue de nez, bien !

Sophie Marceau : ça boum !

Victor Hugo : misérablement.

Un spéléologue : je suis à fond

Un chaurien (habitant de Castenaudary): je pète la forme.

Bernard Hinault : ça roule.

Dalaï lama : avec bienveillance.

Pr Raoult : hexachloroquinement bien.

Talleyrand : clopin, clopan.

Gilbert Montagné : comme vous voyez.

Charlot à l’époque du muet : ça va sans dire.

Rocco Siffredi : ça va, ça vient.

La mère Denis : ça va bouillir

Parmentier : J’ai la patate

L’homme de fer : Nickel chrome

?: plus ça va, moins ça va

?: super…cool

?: ça va aller

?: ça ne pourrait pas aller mieux




En ce moment, la question reprend tout son sens. Parce que, en temps de crise sanitaire, on attend vraiment une réponse. Cela s’entend dans la façon que les gens ont de poser la question. Ils appuient sur les mots, ils écoutent votre réponse. Et, les réponses sont plutôt de type « bof » ou « couci-couça ». A remarquer que la question, actuellement, induit une interrogation sous-jacente « es-tu positif ou négatif ? vais-je, en te rencontrant, devenir cas contact ? ».

Pour rester optimiste et avoir foi en l’avenir, je proposerai volontiers le refrain qui symbolise la révolution Française :

« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, Le peuple en ce jour sans cesse répète, Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, Avec les vaccins tout réussira. Nos sommes confinés et restons là mais nous allons chanter ! Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, Quand Véran jadis du virus parla Comme un prophète il a prédit cela. En chantant ma chansonnette Avec plaisir on dira: Ah ! ça ira, ça ira, ça ira! »


Il était évident de terminer par la chanson « Comment ça va ? » célébrée par Patrick Sébastien. Je la propose en version originale chantée par The Shorts en 1983. Elle démontre le caractère universel de l’expression « Comment ça va ? ».

The Shorts était un groupe pop originaire des Pays-Bas, le compositeur était anglais et il y eut de nombreuses versions internationales.

La chanson originale parle d'un garçon qui rencontre une fille française, mais ils ne peuvent pas se comprendre l'un l'autre, parce qu'ils parlent des langues différentes. Le refrain était en français et les couplets à chaque fois dans la langue étrangère. https://www.youtube.com/watch?v=wcYVLS0E1GE

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(voir ci-dessous).

409 vues1 commentaire

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1 Comment


berthejean
Mar 21, 2023

Quelques autres réponses possibles, ou probables, me viennent à l’esprit.


Schrödinger : je ne sais pas. Je suis dans une boite.

Jésus : ça ira mieux dans trois jours

Macron : ça va ! en même temps….

H.G. Wells : bof ! Vivement hier.

Biden : Of course, I am successfully elected!

Trump : Of course. I am successfully elected!


Le concours est ouvert!


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